Les produits et la notoriété
Outre le café, de nombreux autres produits font l’objet d’un commerce équitable. Ce sont, pour la plupart, des produits d’alimentation. Mais l’industrie alimentaire n’est pas la seule à connaître cette évolution. L’habillement, en réaction aux conditions de vie des producteurs de matières premières, notamment de coton et en réaction aux conditions de travail dans la confection de vêtements, fait l’objet de nouvelles formes d’échange. La mise en place d’un label équitable pour le coton, par Max Haavelar, en avril 2005, a contribué à la mise en place de produits de mode issus du commerce équitable.
D’autres initiatives, indépendantes du label, ont également vu le jour dans la mode. Parmi les pionniers de la mode équitable se trouvent les vêtements Ideo ou encore les baskets Veja. Les engagements sociaux de ces nouvelles marques, souvent associés à des préoccupations environnementales fortes concernent la production des matières premières, leur transformation (filage, tissage) et leur assemblage.
Quel est le taux de notoriété du Commerce Equitable ?
Depuis le début des années 60, le Commerce Equitable a connu un essor très important particulièrement en Suisse, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique avec des taux de notoriété proches de 90% en Hollande, contre moins de 3% en France et des circuits de distributions très étendus : 850 points de vente aux Pays-Bas (contre moins de 100 en France). Les Suisses achètent en moyenne pour 6 € de produits du Commerce Equitable par habitant et par an, 2,15 € aux Pays-Bas, 1 € en Allemagne contre 8 cents en France.
Est-ce qu'adapter le savoir faire traditionnel des artisans aux goûts des occidentaux n'est pas une dénaturation de leur culture ? Cette question est complexe parce qu'il existe effectivement de nombreuses coopératives qui produisent les mêmes objets depuis des siècles, mais ces objets dans l'état ne se vendent pas facilement sur les marchés occidentaux. Il s'agit d'accompagner et de conseiller en matière de tendance et de design afin que leurs produits puissent être vendus en nombre. Cela n'empêchera aucunement les objets totalement traditionnels d'exister et les consommateurs de s'y intéresser s'ils le souhaitent. Les produits développés utilisent et valorisent toujours le savoir-faire traditionnel, les traits culturels et l'utilisation de matières premières naturelles. Il faut noter que ce sont les coopératives elles-mêmes qui demandent des conseils sur nos goûts, car ils cherchent à exporter davantage, tout en gardant des produits traditionnels pour le marché intérieur. Un des engagements du Commerce Equitable est aussi de faire en sorte que le producteur cherche des débouchés dans son propre pays.
Pour l'instant, nous ne nous engageons qu'au minimum dans le conseil aux artisans et préférons suivre les propositions des acteurs historiques du Commerce Equitable, comme les membres de l'EFTA a qui nous achetons la majorité de nos produits. Nous n'avons pas encore assez d'expérience et de débouchés pour pouvoir conseiller les artisans de manière responsable et durable.